lundi 16 mars 2009

Article du Figaro sur l'OTAN

La France dans l'Otan, mode d'emploi

J.-J. M. (http://www.lefigaro.fr/politique/2009/03/12/01002-20090312ARTFIG00116-la-france-dans-l-otan-mode-d-emploi-.php)

Comment fonctionne l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord et comment s'inscrit le retour de la France dans les rouages de son commandement militaire.

Le retour des Français dans la chaîne de commandement militaire de l'Alliance atlantique vient combler une absence qui, dans les rouages de l'Otan, devenait chaque année plus délicate à vivre et à gérer.
• La France a toujours ­gardé son siège au Conseil de l'Atlantique Nord, sommet de l'alliance et cœur du pouvoir politique. Sur le terrain, elle s'implique de plus en plus dans les opérations militaires de l'Otan - comme aujourd'hui en Afghanistan et au Kosovo -, au point d'être devenue le quatrième contributeur (pour les hommes comme pour le budget). Mais entre ces deux niveaux politique et opérationnel, elle reste quasi absente des quartiers généraux permanents. Elle laisse à d'autres le soin de concevoir les missions qui lui sont confiées. Nicolas Sarkozy veut redonner toute sa place à la France à l'étage intermédiaire : la « structure militaire intégrée » de l'Otan, autrement dit le comité des plans de défense et deux instances subordonnées, le comité militaire et l'état-major international. Mais Paris n'envisage pas de revenir dans le groupe de planification nucléaire.
• L'Organisation du traité de l'Atlantique Nord a été créée en 1949 pour dissuader l'Union soviétique et ses alliés d'envahir l'Europe occidentale. La France est l'un des douze pays fondateurs. La clé de voûte de l'alliance militaire est l'article V : il prévoit qu'« une attaque armée contre l'une ou plusieurs (des parties) sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties », avec comme résultat l'invocation de la légitime défense contre l'agresseur et le recours à la force armée.


• 26 membres. Avec l'effondrement du pacte de Varsovie, l'alliance s'est étoffée et compte aujourd'hui 26 membres, dont dix ex-satellites de l'URSS. La stratégie et les théâtres d'opération ont changé pour s'élargir à la gestion de crises internationales et à la lutte contre le terrorisme. La France y a activement participé, comme lors de la campagne de bombardement aérien contre la Serbie de Milosevic en 1999.

• La défense mutuelle reste au cœur du dispositif. L'article V a été invoqué pour la première fois en septembre 2001, en faveur des États-Unis, après les attaques d'al-Qaida contre New York et Washington. Ce texte fondateur inspire aussi les garanties de sécurité collective que les États de l'Union européenne s'appliquent mutuellement, dans le cadre de la politique européenne de sécurité et de défense (PESD). Vingt et un des 26 membres de l'Otan appartiennent à l'UE.

• La plus haute autorité de l'Otan est civile. C'est le Conseil de l'Atlantique Nord, où chaque pays dispose d'un siège. Il n'y a jamais de vote : l'alliance fonctionne par consensus, ce qui revient à donner à chacun un droit de veto garantissant sa souveraineté. L'Otan est au sens strict une organisation intergouvernementale. Ce qui n'empêche pas les pressions, notamment américaines.

• Sur le plan militaire, les forces armées de chacun des 26 pays de l'Alliance restent sous commandement et contrôle nationaux. Seuls sont délégués à l'Otan les effectifs des quartiers généraux permanents et les troupes affectées à des mandats spécifiques. C'est le cas des 3 000 Français déployés avec l'Isaf (Afghanistan) et 1 850 affectés à la Kfor (Kosovo).

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